Ordo Fratrum Minorum Capuccinorum IT

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updated 6:15 PM UTC, Mar 18, 2024

L’histoire des Capucins

Les origines

L’Ordre naquit aux environs de 1525 alors que le frère mineur observant Matteo da Bascio (Matthieu de Basci) — ordonné prêtre dans la région des Marches, en Italie — était convaincu que le style de vie des frères de son temps n’était pas celui que saint François avait imaginé. Il désirait retourner au style de vie des origines, en solitude et faisant pénitence, tel que pratiqué par le fondateur de son ordre.

Ses supérieurs cherchèrent à supprimer ces innovations, et le frère Matteo ainsi que ses premiers compagnons furent contraints de se cacher des autorités de l’Église qui voulaient les arrêter pour avoir abandonné leurs obligations religieuses. Il faut dire que c’était, alors, les années de la Réforme luthérienne et, donc, les tentatives de renouveau étaient mal vues des supérieurs des ordres religieux. Matteo et ses amis trouvèrent refuge auprès des camaldules; pour les remercier, ils adoptèrent le capuchon attaché à l’habit, comme dans cet ordre, ce qui était la marque des ermites des Marches; le nom populaire de ce nouveau mouvement tient son origine de cette caractéristique de leur habit. Dès lors, les frères arborèrent la barbe.

En 1528, Matteo obtint, par la médiation de Caterina Cybo, duchesse de Camerino, l’approbation du Pape Clément VII par la bulle Religionis zelus. Il lui fut aussi concédé de vivre comme un ermite et d’aller partout prêcher aux pauvres. Ces autorisations n’étaient pas seulement pour lui, mais pour tous ceux qui se seraient joints à lui dans la tentative de restaurer l’observance la plus littérale possible de la règle de saint François. Matteo et le groupe originel furent bientôt rejoints par d’autres et reçurent au début le nom de frères mineurs de la vie érémitique; à cause de l’opposition des Observants, ils devinrent une congrégation, les Frères mineurs ermites, une branche des Frères mineurs conventuels, mais ayant leur propre Vicaire.

Un moment difficile des premiers temps survint en 1542 quand le Vicaire général de l’Ordre, Bernardino Ochino, adhéra à la Réforme protestante.

Le Pape Grégoire XIII, en 1574, permit à l’Ordre de faire une incursion en « France et toutes les autres parties du monde et d’y ériger des maisons, lieux, Custodies et Province », autorisant ainsi, en fait, les frères à étendre l’Ordre hors d’Italie. À la fin du XVIe siècle, les Capucins comptaient environ 14 000 frères et près de 1000 couvents. Entre les années 1600 et 1750, ces nombres augmentèrent davantage. Les frères, en fait, finirent par être près de 34 000 et, les couvents, 1700. C’est dans cette période aussi que l’Ordre modifia, ou mieux encore, perfectionna quelques-unes de ses caractéristiques originelles. Tout en maintenant leur foi dans le vœu de pauvreté radicale, les Capucins s’étaient montrés de grands prédicateurs et, cela, en plus des liens avec la branche conventuelle de la famille, mena à une « conventualisation » de l’Ordre. Ce processus fut soutenu par le Saint-Siège qui, en ces années poussa les ordres religieux à se défaire des couvents de moindre importance ou trop petits, était convaincu qu’en ayant des maisons plus grandes, elles pourraient mieux contrôlées. Les petites étagères de livres devinrent de vraies bibliothèques, nécessaires pour assurer une bonne formation aux prédicateurs. Pour comprendre le rôle de l’ordre durant ce siècle et demi, il suffit de penser que l’auteur Alessandro Manzoni choisira un capucin, le frère Christophe, pour s’opposer à Don Rodrigo, dans son œuvre, Les fiancés.

Les Capucins furent très actifs aussi dans les missions : par exemple, tel que le décrit Pellegrino de Forlì, l’archidiocèse indien d’Agra fut confié aux confrères de son ordre dès 1703.

De la seconde moitié  
des années 1700 à aujourd’hui

De la seconde moitié des années 1700 jusqu’à la fin des années 1800, l’Ordre vit un moment de crise. Pensons seulement qu’entre 1787 et 1847 le Chapitre général de l’Ordre, l’assemblée générale de tous les responsables des Provinces composant l’Ordre, n’a pas lieu. Cette difficulté tient plus de motivations politico-sociales que religieuses. En effet, la Révolution française et les évènements semblables dans nombre d’autres états européens conduisirent à la suppression de couvents et de provinces entières. Il peut s’en dire autant pour l’Italie de la fin des années 1800 où la loi des Guarentigie (legge delle Guarentigie, 13 mai 1871) priva les ordres religieux de beaucoup de leurs biens et de leurs couvents. Par contre, en cette période se développa une œuvre missionnaire plus vaste, surtout dans les Amériques, où l’Ordre crût avec rapidité.

Malgré les difficultés, au début des années 1900 les Capucins étaient environ 9500 et avaient plus de 600 maisons. Le Chapitre général de 1884 avait d’ailleurs décidé de réacquérir plusieurs des couvents perdus lors du siècle précédent et approuva les nouvelles Constitutions, les anciennes datant de 1643. Le XXe siècle fut, pour presque tous les ordres religieux, le siècle du retour aux origines et de l’ouverture aux nouveautés du monde contemporain. Pensons au Concile Vatican II et l’invitation faite à toutes les communautés religieuses à redécouvrir le charisme fondateur. Les Capucins n’ont pas été exempts de la crise des vocations qui a frappé l’Église catholique en Europe et en Amérique du Nord entre 1960 et 1980, même si les Capucins demeurent un des ordres les plus nombreux et répandus de l’Église catholique.

La spiritualité

Depuis les origines de leur Ordre, les Capucins se démarquèrent par un attachement spécial à la prière et au service des pauvres et des malades. L’Ordre crût rapidement, tant en nombre qu’en popularité, à cause de sa recherche à imiter la vie de Jésus telle que décrite dans les Évangiles. Ces différentes approches étaient souvent complémentaires aux missions dans les campagnes qui étaient pauvrement desservies par les structures paroissiales existantes, subvenant aux besoins des fidèles en manque d’un clergé adéquatement formé. Leur proximité avec les derniers des villes et des campagnes est caractéristique, ainsi que leur style homilétique simple et imprégné du quotidien. 

Dernière modification le mardi, 14 juillet 2020 14:57
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